Pierre Hillard : "Les droits de l'homme c'est du noachisme [...] pour régenter l'humanité..."
Le 11 juin 2017 à Nice, Pierre Hillard présentait son dernier livre : Atlas du mondialisme. Docteur en science politique, Pierre Hillard a longtemps enseigné et il a su captiver la salle pendant plus de deux heures.
Georges Gourdin, journaliste à Nice-Provence résume les grandes lignes de son intervention.
Conspirationniste,
et alors ?
Pierre
Hillard assume pleinement le fait d’être qualifié de
« conspirationniste »
par Wikipédia puisque c’est le qualificatif qui est attribué à
tous ceux qui se penchent sur le moteur de la mondialisation en
marche depuis des siècles.
La
lutte entre l'ancienne et la nouvelle synagogue
De
fait l’universitaire, obsédé par l’origine profonde des choses,
cherche toujours la cause première des événements et en fournit
systématiquement les sources historiques factuelles. Pour lui, il
est nécessaire de remonter les siècles jusqu’au début de notre
ère, vers les années 100–120 après Jésus-Christ. C’est à
cette époque en effet que la doctrine juive s’est scindée en deux
courants qui persistent encore de nos jours et qui éclairent sur les
tensions du monde. Alors que la condamnation du Christ laissait
encore des traces dans les esprits des religieux juifs, la
destruction en l’an 70 du temple de Jérusalem par l’armée
romaine, menée par le futur empereur Titus, secondé par Tibère
Alexandre, marque à jamais l’histoire et la tradition juives.
Contre
le christianisme
La
nouvelle synagogue s’est construite sur l’opposition au
christianisme naissant, incompatible avec le judaïsme à cause de
plusieurs divergences doctrinales profondes, notamment :
• le fait que le monde est une émanation de Dieu pour les Juifs et une création pour les Chrétiens
• le Dieu juif est indissociable même s’il s’accompagne d’un dieu méchant, tandis que le Dieu chrétien est une sainte trinité sans dieu en creux ou en négatif
• le Christ est l’incarnation de Dieu pour les Chrétiens alors qu’il n’est qu’un prophète pour les Juifs.
Si
l’ancienne kabbale reste proche du christianisme, la nouvelle
kabbale intégrera une approche ésotériste, voire la magie.
Un
nouveau coup de tonnerre accentuera la différence d’appréciation
entre nouvelle et ancienne synagogue : c’est le décret de
l’Alhambra de 1492 qui expulsera les Juifs d’Espagne, les
entraînant encore une fois à l’exil. La nouvelle kabbale se
radicalisera sous l’influence de plusieurs rabbins, notamment Isaac
Louria. La kabbale lourianique joue un rôle considérable dans la
culture juive. Les traductions et les commentaires de Christian Knorr
von Rosenroth (1636–1689), François-Mercure Van Helmont
(1614–1698), Gershom Scholem (1897–1982) ou encore plus récemment
de Charles Mopsik (1956–2003).
Occultisme
kabbalistique et franc-maçonnerie
La
kabbale lourianique perpétuera au long des siècles un combat
incessant contre le christianisme en utilisant tous les moyens tels
que la fausse conversion afin d’anéantir l’ennemi de
l’intérieur. C’est le cas de Jakob Frank (1726–1791) qui eut
une énorme influence auprès de plusieurs familles régnantes
d’Europe centrale. La franc-maçonnerie deviendra
une alliée puisqu’elle prône une doctrine compatible avec la
nouvelle synagogue. Voilà pourquoi celle-ci verra la Révolution
française comme une avancée majeure vers l’avènement du nouveau
Messie. Des agents frankistes tinrent un rôle dans la Révolution
Française, comme Moïse Dobruchka, qui devint Jacobin sous le nom de
Junius Frey. Beaucoup de Frankistes virent un Messie potentiel en
Napoléon Bonaparte. L’homme nouveau né des Lumières, coupé de
ses racines religieuses et culturelles, devient l’allié de la
kabbale. Le Roi de France s’adressait à ses peuples, enracinés
dans leurs provinces. La Révolution française s’adresse
dorénavant au peuple unique et uniforme, « hors-sol ».
C’est pourquoi les Provinces du Royaume seront bien vite brisées
par les Révolutionnaires, à tel point qu’ils voulaient quadriller
la France selon une trame parfaitement géométrique. Tout ce qui
peut couper l’Homme de ses racines et donc de son territoire, sera
encouragé.
Déstructuration
territoriale
Pierre
Hillard note qu’à ce titre François Hollande fut un bon président
pour l’avènement du mondialisme puisqu’il a brisé les Régions
pour les rendre conformes aux recommandations de Bruxelles. Il a
étendu à toutes les Régions le lien direct avec Bruxelles pour la
gestion des fonds structurels européens. Ainsi sans que personne ne
s’en émeuve, l’État français n’intervient plus dans ce
processus qui gère des centaines de millions d’euros.
La
Turquie et l’Allemagne seront également soumises à des projets de
déstructuration territoriale, preuves à l’appui puisque le
conférencier étaie ses propos par des cartes qui sont publiées
dans son Atlas de la
mondialisation. Bien entendu le Moyen Orient fait aussi
l’objet de pressions considérables pour briser les entités
historiques, d’autant qu’il recèle des richesses fort convoitées
en son sous-sol. Mais les États-Unis n’échappent pas non plus à
cette déstructuration générale.
Le
golem Dark Vador
Toujours
dans cette quête de refaçonner le monde, le rabbin de Prague Loew,
interprétant un verset du Talmud, créera le golem qui
est un nouvel Adam. La statue du golem, toujours présente à Prague
(en arrière plan sur notre illustration à la une), sera reprise
dans plusieurs productions cinématographiques, parmi lesquelles bien
entendu le Dark Vador de La
Guerre des Étoiles.
Guerres
mondiales et création d'Israël
Le
conférencier présentera en détail le projet du train Hambourg —
Golfe persique, le « Bagdadbahn ».
Il en fera une illustration parfaite des tensions entre le monde
anglo-saxon — puissance maritime — et l’Europe continentale
dans lesquelles s’affrontent également des communautés juives en
conflit historique.
Pierre
Hillard expliquera comment le Royaume Uni ne pouvait accepter que
l’Allemagne fût maître d’œuvre de ce projet. Comment la Russie
ne pouvait pas non plus voir l’Allemagne étendre son influence sur
ces zones. Les banques juives ont longtemps hésité avant de choisir
leur camp. Allemands et Alliés rivalisent afin d’obtenir l’appui
des banques juives. Ce sera celui-des États-Unis lorsque la
communauté juive recevra l’assurance par ces derniers qu’ils
appuieront la consolidation du foyer juif en Palestine. Pierre
Hillard eut alors une pensée émue à l’égard de nos millions de
combattants qui se sacrifiaient pour des raisons qui leur échappaient
complètement.
Pierre
Hillard retracera un historique précis du projet de repeuplement de
la Palestine par les Juifs qu’il fait remonter à 1836, date d’une
lettre du rabbin Kalischer qui entendait encourager le départ des
Juifs d’Europe vers la Palestine via la famille Rotschild de
Berlin. Le phénomène de colonisation a été amplifié, dès
1882, par Edmond de Rothschild qui possédait des terres
(Rishon-le-Zion) dans cette région du monde. Par la suite Theodor
Herzl (1860–1904) fut le véritable activiste du sionisme en
prônant le premier la création d’un État autonome juif.
Trump-Rothschild
contre Poutine-Loubavitch
De
nos jours encore, le conflit du Moyen Orient reflète ces tensions
qui ne sont pas encore apaisées, loin s’en faut. Les États-Unis
de Donald Trump, avec l’appui des Rothschild, est en confrontation
avec la Russie de Vladimir Poutine qui bénéficie de l’appui
du réseau
Loubavitch.
On
trouve encore les tensions entre les deux courants du judaïsme :
celui qui aspire au grand Israël et celui qui pense que les Juifs
doivent s’installer dans des foyers épars, notamment en
Ukraine-Crimée.
Une
religion mondiale pour les non-juifs
Le
conférencier s’attacha à montrer pourquoi l’islam pose moins de
problèmes aux Juifs que les Chrétiens, car, pour les Musulmans,
Mahomet est également un prophète et que la Sainte Trinité n’est
pas admise non plus. Pierre Hillard le répète, certes avec
précaution afin de ne pas choquer certaines personnes de
l’assistance : « Dans
le cadre du noachisme, l’islam ne dérange pas la synagogue ».
Le noachisme est le giron de la future religion universelle.
La
mystique du chaos
Le
messianisme juif reste encore de nos jours dans l’attente de
cataclysmes qui prépareront la rédemption et la venue annoncée du
Messie. Plus la situation se dégrade, mieux c’est car le chaos
hâte son arrivée. C’est en effet le Juif qui a entre ses mains la
clé du tikkoun,
de la réparation du monde, car c’est le Juif qui a la capacité de
séparer le Bien du Mal et d’assurer la rédemption. Pour les Juifs
Israël est le centre de l’univers et le peuple juif sera
l’intermédiaire unique entre Dieu et les Hommes.
Georges
Gourdin