jeudi, novembre 24, 2011

Véronique Jannot et la manipulation spiritualiste





Dans sa biographie intitulée « Trouver le chemin », chemin qui conduit au bouddhisme tantrique tibétain, l'actrice Véronique Jannot relate sa rencontre avec le sulfureux gourou Sogyal :

« Pour moi, ce maître était dans une autre sphère. Il ne m'était même pas venu à l'esprit que je puisse le rencontrer et encore moins avoir le bonheur de l'écouter. J'étais aux anges... »

Le dalaï-lama est lui aussi caressé dans le sens du poil :

« J'ai aussi eu la chance d'écouter le dalaï-lama à plusieurs reprises. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le simple fait de le regarder procure déjà du bonheur tant il est l’incarnation de ce qu'il enseigne. Je suis bouleversée par l'humilité profonde de cet homme, sa fraîcheur, sa spontanéité. C'est une éminence religieuse, un chef d’État, le représentant de tout un peuple, mais quand il vient s'asseoir sur le trône rituel - comme le veut la coutume au cours de ses voyages en France et à l'étranger -, il précise en souriant que ce trône fait simplement partie du décor. Il pourrait aussi bien être assis sur une chaise : pour lui, l'important est d'être parmi nous. »

Mais le dalaï-lama, qui serait « quelqu'un de très avant-gardiste, politiquement révolutionnaire avec des idées démocratiques très poussées » (cette phrase est dans le livre de Véronique Jannot), n'a jamais renoncé à s'assoir sur un trône doré pour enseigner ou discourir.

La seconde partie de la biographie de Véronique Jannot fait la promotion du lamaïsme et, parce qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, elle ne mentionne jamais les inquiétantes pratiques de l'ésotérisme tantrique des sectes rouges et jaunes du Vajrayana tibétain.

Véronique Jannot, totalement acquise au bouddhisme himalayen, a été rapidement invitée chez les hiérarques tibétains installés en Inde et au Népal. Elle a séjourné dans la maison du gourou Sogyal et a rencontré les principaux maîtres qui sont les figures de proue du marché spirituel occidental.

Véronique Jannot a certainement fait la connaissance d'Orgyen Tobgyal, c'est l'un des plus importants prélats du Vajrayana et un ami intime du gourou de l'actrice, le gros rinpoché Sogyal.

A Bir, dans l'Himachal Pradesh, un état du nord de l'Inde, Orgyen Tobgyal réside dans un temple ou plus exactement dans un faux temple car derrière une façade religieuse se dissimule un vrai palace.

En Inde, j'avais sympathisé avec un chanteur tibétain installé aux USA. L'artiste disait très bien connaître Orgyen Tobgyal et il se mit dans la tête l'idée de me présenter à son ami le grand lama. Quelques jours plus tard, n'osant pas dire au chanteur que les gourous ne me passionnent pas vraiment, je me suis retrouvé à Bir avec l'artiste tibétain qui nous a rapidement introduit dans le palace d'Orgyen Tobgyal absent ce jour là. Toutefois, son intendant, un moine impressionné par la notoriété du chanteur, nous a offert des boissons et nous a fait visiter la demeure de son seigneur et maître. Le luxe qui s'étale dans la demeure d'Orgyen Tobgyal est l'un des scandales que les propagandistes du lamaïsme dissimulent aux naïfs à qui l'on donne une image tronquée du bouddhisme tibétain; un bouddhisme fait de sagesse, de compassion, de simplicité, de renoncement...

Avec la participation de célébrités comme Véronique Jannot, des lamas soit-disant très sages et très détachés vivent dans un luxe révoltant grâce à un spiritualisme mercantile et un charity-business éhonté.

Un an avant la parution du livre de Véronique Jannot, le témoignage d'une internaute aurait pu éviter à l'actrice de s'impliquer dans l'une des plus grandes manipulations du spiritualisme contemporain :

"Je ne souhaite pas faire hurler tous les bouddhistes du monde, car on ne peut pas généraliser une situation, d’une part, et parce que j’ai beaucoup de respect pour le peuple tibétain et sa philosophie que je pratique en ion libre ; tout comme je respecte sa sainteté le Dalaï Lama et son combat, et je sais qu’avec cet article je ne vais pas me faire que des copains ! Mais voilà, je suis une femme qui croit ce qu’elle voit et j’ai vu ce que je raconte ici même...
Mon premier choc lors de ce dernier voyage au Népal en 2000 fut de croiser des moines dans tous les endroits huppés de la ville de Kathmandou : restaurants chics, cafés pour européens, boulangeries allemandes, magasins de fringues de sports à la mode et burgers machins chouettes. Drôles d’endroits pour côtoyer des religieux censés pratiquer l’austérité ! Mais bon, on leur pardonne parce qu’ils sont réfugiés et que leur peuple a subi les pires traitements. Mais moi je plains ceux qui sont restés là bas et qui ne peuvent pas échapper à la dictature chinoise. Pour une fois je ne voyageais pas à pieds et ne dormais pas dans des grottes parce que j’avais de la famille en visite, il m’était donc donné de fréquenter les hôtels un peu chicos et les restos trois étoiles pour ménager mes invités et j’en croisais partout, des moines !
Dans les rues, on se faisait klaxonner par de grosses bagnoles reluisantes pleines de moines avec des grosses lunettes noires et chaussés de super baskets branchées.
Devant les restos ou les enfants mendiants népalais cherchaient la pitance, se prenant des coups de pieds lorsqu’ils demandaient des morceaux de croissants ou des bonbons qui dépassaient des poches des moinillons grassouillets et hautains se goinfrant de confiseries payées aves de gros billets. Là c’était trop pour moi, il y avait quelque chose qui clochait, qui ne tournait pas dans le sens des stupas ! Je ruminais en mangeant mes momos à la cantine des pauvres, regardant tourner les pèlerins autour du grand monument, entouré de riches magasins tibétains de tankas, fausses antiquités, restaurants luxueux. D’où venait le fric pour construire et entretenir de tels édifices quand on sait que ces gens ont quitté le Tibet sans le sou.
Dans le quartier de Bodanath dont il est question, vivaient mes frères népalais Babou, Furpa et Vijay. Leur quartier était une banlieue sans cesse en construction, avec des terrains vagues boueux ou des gamins jouaient au foot pieds nus, seuls les moinillons portaient chaussettes et baskets de sport. Quelques années auparavant, je venais à travers champs de Katmandou jusqu’à la stupa. Aujourd’hui, il faut traverser une grande artère polluée et poussiéreuse encerclée de taxis nauséabonds. Ne perdons pas de vue que dans le présent, la vallée de Katmandou est noire de pollution et qu’on ne voit plus la chaîne himalayenne des terrasses de la ville.
A Bodha, il y avait de belles maisons ornées et richement décorées, appartenant toutes à des tibétains. Celles des népalais étaient plutôt grises et mal finies, faute de moyens, avec des toits en cours de finitions, des bouts de ferraills dépassaient de tous côtés et les fenêtres n’avaient que la moitié des carreaux. Les monastères étaient entourés de barbelés électrifiés et gardés par des chiens de race européens, les moines craignaient- ils donc les attaques des pauvres de la rue ?! Je nai pas voulu m’approcher de l’entrée, craignant d’y trouver une caméra ou un interphone.
Il régnait ici une ambiance tirée au couteau entre les deux ethnies habitant les lieux. J’interrogeai mes amis pour en savoir plus et Babou me raconta que dans son village natal, lieu de pèlerinage bien connu, un pauvre moine en haillons était venu réclamer à son père, le chef du village, un bout de terrain pour y méditer en paix. Le vieux lui offrit un petit pré, plein de compassion pour l’ascète qui semblait en pleine détresse. Quelques temps plus tard, le moine délimita le terrain, puis l’on vit un défilé d’ouvriers et de porteurs venant entamer un chantier et les villageois virent se construire un luxueux monastère près de chez eux qui devint un hôtel pour pèlerins, coupant ainsi les vivres aux habitants ne vivant que du faible passage touristique. Trop tard, la fourberie était faite et l’on vit aussi la femme et les enfants du religieux soi disant ascète s’installer dans la riche demeure construite sur la confiance d’un vieux chef de village. C’était aussi arrivé dans d’autres endroits à d’autre personnes...
Je retournais autour de la grande stupa en tâchant de me réconcilier avec tout le monde, car la colère me fait toujours mal aux os. Tout cela me rendait un peu amère. Et plus moyen de boire un petit Chy à deux roupies sur cette place ! Que des restaurants en haut des immeubles avec vue sur le monument. il y avait forcément beaucoup de mendiants car beaucoup de passage et de nombreux commerces. Mais les pèlerins tibétains faisaient glisser leurs billets dans des boites à donations, pour les moines réfugiés et ce qui me laissa rêveuse, c’est que ces boites dégorgeant de fric étaient transparentes. J’ai pensé que ça représentait beaucoup de bonbons tous ces billets ! Mais que cet étalage semblait indécent !
Vraiment, quelque chose ne tournait pas rond ici, nom d’un moulin à prières... Pourtant les cercles étaient partout autour de moi... Mandalas, moulins, mouvement de la foule tournant autour de la stupa.
Il y a des aliments que notre organisme se refuse à digérer parce que trop fort, trop salé ou trop amer. Cette soupe là avait un petit peu de tout. Je ne pouvais pas haïr les tibétains, j’avais trop de respect pour leur philosophie mais je devais admettre cette vérité indéniable : l’habit ne fait pas le moine ! Mais c’était là tout un rêve qui s’achevait, l’intégrité pure avait définitivement disparu de la planète. Mon dernier espoir tombait juste à l’eau.
Je fis quelques tours de stupa moi aussi à cette tombée du jour au milieu des tibétains civils comme pour conjurer le sort, pour garder espoir et amour et ne pas tomber dans la haine facile. Ce mouvement avait vraiment une énergie spéciale, un truc qui nous faisait décoller du sol et se sourire les uns aux autres. Je n’ai jamais aimé généraliser, dans mon esprit, tout reste relatif.
Il me revint en mémoire que c’était le nouvel an tibétain et que non loin d’ici on pouvait admirer les danses gracieuses folkloriques que j’allais voir, ravalant mes rancœurs. Mais je n’étais que de passage en ces lieux c’était facile pour moi. Je pouvais quitter les lieux de suite pour ne plus y revenir et fermer ma conscience.
Mais je ne pouvais m ’empêcher de penser aux locaux dépouillés par leurs confrères accueillis d’un pays envahi, la porte leur avait été ouverte, trop grande sans doute ! Je n’étais pas dans la peau d’une mendiante népalaise devant supporter le spectacle quotidien des faux vrais moines me narguant dans leurs grosses bagnoles, m’éclaboussant au passage, sirotant ma boisson gazeuse détestée et mâchant des chewing-gums à la menthe. Je n’étais pas non plus dans celle du balayeur au service de la riche patronne d’hôtel tibétaine. Je n’étais qu’une blanche avec sa vision de blanche, malgré quelques années dans la jungle, je restais quelqu’un qui avait le choix, sauf celui d’occulter. Cette facilité était partie de moi avec les eaux des moussons de la forêt indienne et dans de telles circonstances, elle me manquait terriblement !...Mais pour beaucoup, il sera facile de ne pas se souvenir et de ne même pas avoir vu. La corruption n’aura pas touché que nos gros abbés bedonnants.
Cependant, en ce nouvel an là bas, sur le toit de monde, et charmée par la grâce des danses des villageoises aux vêtements faits de mille couleurs, j’avais une pensée pour que la paix perdure dans la chaîne encore paisible des Himalayas..."


Trouver le chemin

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...